vendredi 9 juin 2017

Bye bye la Martinique

Nous avons levé l'ancre jeudi 8/06/2017, à 9 h.
C'est à Ste Anne que nous avons passé la dernière journée. L'eau y est plus claire qu'au Marin et pour nettoyer la coque Michel a trouvé que c'était plus engageant. Notre dernière baignade en Martinique s'est donc faite dans une eau claire et bien chaude, pas loin de 30 °.
Nous avions arrosé notre départ la veille au soir avec nos amis Doudou 2 Luc et Yveline , et Françoise avec qui nous avons sympathisé, hélas un peu tard. Belle soirée.

Le nettoyage de la coque n'a pas été suffisant car après avoir levé l'ancre Michel a constaté que la vitesse du bateau n'était pas indiquée. Nous n'avions fait que 100 m aussi nous avons mouiller pour pouvoir nettoyer le loch (le capteur de vitesse, constitué d'une roue à aubes qui tourne quand le bateau avance).
C'est donc à 9 h 1/2 que notre départ de la Martinique s'est vraiment effectué, avec cette fois la vitesse du bateau affichée. La route que nous avons choisie passe sous le vent des îles de Ste Lucie et de St Vincent. Les fichiers météo prévoyaient un courant contraire de 1 à 2 noeuds sur la route au vent. Nous passerons suffisamment loin des îles pour ne pas être, trop, déventés.
Le temps est particulièrement couvert, en altitude le ciel est uniformément gris partout et dessous circulent quelques nuages, blancs à gris très foncés. Heureusement les plus foncés ne sont pas sur notre route. Le vent souffle de 15 à 22 noeuds, à 120 °, la mer est peu agitée avec des creux de 1 à 1,5 m. Seayousoon, tout content de retrouver ses éléments, cavale entre 6 et 8 noeuds, avec un confort non négligeable pour l'équipage, pas de gîte, juste un balancement dû aux vagues qui arrivent au 3/4 arrière. 

Ci-dessus voilà la route programmée, nous navigons depuis 3,5 h, notre position est indiquée par le triangle bleu. Il nous reste 134,6 NM à parcourir. D'habitude nous nous arrêtons aux différentes marques sur la carte. Cette fois nous faisons la route sans escale car nous sommes partis plus tard que les autres années. Par rapport aux années précédentes, ce n'est pas la seule différence car, pour revenir en Martinique, nous ferons le tour de la terre. Le chemin est plus long et si nous suivons le programme nous devrions être de retour en Martinique en 2020. Si bien évidemment, la terre n'est pas plate, comme nous le lisons de temps en temps....
Nini surveille l'horizon.... tout en méditant.... le voyage continue !!!.

Les frégates viennent nous distraire en plongeant près du bateau pour pêcher les poissons volants qui décollent pour se sauver. 

Les voiliers et cargos qui naviguent passent assez loin de nous, tout va bien. Nous en profitons pour prendre notre repas. Au menu salade de riz, tomates, emmental, œufs durs...Miam, j'ai faim....

16 h 40 
Après 2 siestes, chacun la sienne en décalé, nous sommes au ralenti. Le vent est tombé à moins à 7  noeuds. Pour nous ralentir un peu plus le courant est contraire de 1,5 noeuds. Malgré l'appui du moteur notre vitesse n'est que de 4,5 nds, pour une vitesse dans l'eau de 5,6 nds. Nous espérons que  le vent va revenir quand nous aurons doublé l'ile Ste Lucie... La météo prévoyait 15 à 18 nds tout le temps, ou presque.

Ci-dessus le fichier grib qui nous montre que le vent devait rester constant, autour de 15 nds et le courant apparaît, coloré en vert, puis jaune, puis rouge, selon sa force. Dans les zones bleues il n'y a pas de courant. Force et direction que l'on voit avec les flèches noires. Nous savons donc que pour le courant nous en aurons du costaud dans le passage au vent, pour aller à St David Harbour au Sud-Est de Grenade....
En fait le vent est revenu assez vite à 15 nds, par contre le courant est établi à 2 noeuds. Moteur arrêté notre vitesse réelle est passée à un peu plus de 5 nds, pour 7,2 nds sur l'eau. Pour l'hydrogénérateur c'est cette dernière qui compte, aussi nous ne manquons pas de d'énergie.
Alors que le soleil n'active plus les panneaux solaires nous produisons plus de courant que nous en consommons. Le bilan restera positif tant que notre vitesse sur l'eau sera supérieure à 7 nds.


On n'arrête pas le progrès, ni le goût des gadgets électronique du capitaine, qui reçoit la vie des batteries sur son téléphone et sa tablette... Sur la vue ci-dessus on constate que les batteries reçoivent un courant de charge de 2,4 A, alors que les 2 frigos sont en marche, ainsi que le pilote automatique. La tension est de 12,89 V et cela est plutôt sympathique à l'approche de la nuit. Les initiés comprendrons ce petit bonheur.

Celui-là n'est pas passé loin bien, nous n'étions pas en route de collision et c'est mieux comme ça, car  Seayousoon ne fait pas le poids.

Le suivi de la progression des autres bateaux sur les instruments, nommé l'AIS, est un bel outil qui permet de connaître l'emplacement exact du point de croisement avec tous les navires qui sont équipés d'un émetteur AIS. Pour les gros l'AIS est obligatoire....

21 h, nous venons de vivre un épisode mouvementé. Un gros nuage bien noir foncait sur nous, éclairé par une pleine lune magnifique. Dans le même temps un cargo en route de collision, nécessitait que nous nous déroutions un peu. En principe c'est nous qui sommes prioritaires mais le plus gros à raison... Il a fallu donc réduire la voilure, 2 ris dans la Gv et 1 dans le génois en même temps qu'il fallait calculer le nouveau cap. Le grain noir, sans pluie n'a apporté que 28 nds de vent et le tanker a été évité. Le vent reste fort, aussi nous allons peut-être rester dans cette configuration pour la nuit.
Le courant est tombé, Seayousoon avance tranquillou à 8 nds, un peu plus à plat maintenant que nous avons réduit, l'hydro produit bien, il nous reste 88 NM, ça va être l'heure de se restaurer...

La nuit s'est bien passée avec quelques changements de voilure dans les molles sous le vent des îles ou les surventes sous les grains noirs sans pluie.
Le passage entre l'ile Cariacou et celles qui précèdent Grenade a été un peu délicat avec 3 nds de courant contraire, qui porte sur les îles au sud de la passe. Avec un appui moteur nous sommes passés sans encombres. Une fois au vent des îles nous avons trouvé une mer bien mal peignée !  Nous recevions les vagues par le travers et certaines, plus hautes que d'autres ont bien couché et recouvert Seayousoon. Douche fraîche vers 10 h et un peu de casse dans la vaisselle mal rangée.
La vaisselle qui se casse, dans un bateau....fini toujours par se casser. Ça c'est fait !!!
Arrivés à St David Harbour à 11 h, après 160 NM et 26 h passées sur l'eau.
Le temps de ranger le bateau, manger et nous profiterons d'une bonne sieste réparatrice dans un endroit très agréable où nous aimons nous retrouver.


Le bar a été refait, très classe. Pourvu que le cocktail qui nous avait un peu cassés, avec les amis rencontrés il y a 2 ans, soit toujours à la carte...ici le rhum varie entre 69° et 72° !!


Que le soleil soit avec vous.

Seayousoon...

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