Nous profitons des heures entre parenthèses, de navigation, pour rédiger ce post.
Hao est un bel atoll, un village habité de gens sympathiques, même si l’on ne vient pas vers nous. Personne pour nous démarcher ou nous solliciter, contrairement aux Antilles. Seuls, les enfants montrent leur curiosité. Ils veulent tout savoir, nous posent des questions sur notre provenance, si nous sommes riches, notre âge, etc. Notre physique les étonne, peut-être sont-ils peu habitués aux rides. Une fillette de 10 ans demandais à Michel pourquoi il avait des plis qui pendaient du cou et des carrés dessinés sur le front ! Il y a longtemps qu’il sait ne plus avoir une peau de bébé, mais là elle y est allé un peu fort....
Grâce à l’équipage de Wakame, Sandra, Pascal, leurs filles Anthea et Halia, nous avons rencontré les expatriés du corps enseignant. Pascal étant lui-même prof de maths au collège de Hao. Collège important car il draine les enfants des atolls environnants et possède un gros internat. Les profs sont là pour des contrats de 2 ans renouvelables une fois seulement, leur salaire étant indexé sur le coût de la vie en Polynésie, il est multiplié par 3.
Ils profitent tous du lagon pour plonger, pêcher et chasser. Nous avions espéré plonger avec eux, ils ont tous un bateau qui leur permet de sortir à l’extérieur de l’atoll. Il paraît que c’est splendide avec plein de requins et de raies manta. En fait il y a toujours eu une bonne raison pour ne pas nous amener. Vraisemblablement ils n’ont pas voulu prendre la responsabilité, ou le risque, de plonger avec nous, ne connaissant pas notre niveau, dans cette activité comportant quelques risques. Quelles différences par rapport à nos amis Caroline et Vincent de Bonaire qui nous ont fait découvrir tous les beaux spots de plongée de l’île. Et il fallait se dépêcher pour que nous puissions tous les voir. C’est vrai, qu’ils ne sont pas profs et en plus ils sont Québécois !
Nous avons rencontré Lionel, prof également, qui nous a proposé de plonger avec l’association créé par Alexis, un autre prof. C’était la veille de notre départ, la fenêtre météo était trop courte et nous risquions d’être coincés trop longtemps. L’atoll mondialement réputé pour son site de plongée, avec des quantités importantes de requins et autres gros poissons, est à Fakareva. Nous y serons prochainement....
Néanmoins cette communauté était bien sympathique et nous avons passé d’agréables moments avec eux. Yo et Theo nous ont régalés de poissons lors d’un déjeuner chez eux fort agréable.
L’ambiance dans les classes semble différente qu’en métropole. Les enfants, entre eux, parlent ce qu’ils appellent le charabia. C’est un mélange entre les dialectes des Tuamotu, agrémentés de quelques mots d’anglais...! Certains ont du mal à s’exprimer en français mais ça ne les empêche pas d’être bruyants et bavares en classe. Pour autant, tous trouvent ces enfants très attachants.
Comme toutes les villes et les villages de Polynésie, les habitants fêtent le Héiva. Sur la place du village une dizaine de cabanes, appelées baraques, décorées de tresses de feuilles de palmiers ont été montées par quelques habitants, dans lesquelles ils font restaurant ou salle de jeux. Sur les recommandations de Wakame nous sommes allés manger plusieurs fois dans le resto de Heifara et Franck. Le poisson cru à la tahitienne y est succulent et l’accueil particulièrement agréable. De plus Franck a un potager et vend sa production de légumes frais, dont nous nous sommes régalés.
Pour rejoindre Makemo nous avons à parcourir 180 NM, le vent est annoncé à moins de 10 nds. Pour être en phase entre l’heure de sortie de la passe d’Hao et celle d’entrée de Makemo il faudrait tenir une moyenne de 7 nd et mettre 26 h. Avec ce vent impossible. Nous devons donc prévoir de le faire en 42 h. La moyenne devra donc être à peine supérieure à 4 nd. En fait très vite le vent va tomber à moins de 4 nds, passer de face puis arrière. C’est donc avec le moteur au ralenti que nous avancerons les 3/4 du temps. La seule difficulté résidera dans le réglage de la commande des gaz, un poil au-dessus du ralenti. Sur la route directe nous n’avons pas d’atolls à éviter. Il faut tout de même rester vigilants car nous passerons à 7 NM des plus proches. Ils sont ras sur l’eau et donc peu visibles.
Sandra et Pascal sur Wakame, un cata de 40 ‘’, nous suivent à une heure derrière nous. Ils vont passer les 2 dernières années de leur contrat à Bora Bora et prennent le chemin des écoliers pour y aller. Nous nous retrouverons à Makemo et en attendant nous avons organisé des vacations sur la VHF. A 6 NM derrière nous ils ont le même temps, mer d’huile, très légère houle de moins de un mètre, ciel légèrement nuageux. Il fait chaud, nous faisons tout pour rester à l’ombre.
Le wifi sur Hao n’était pas performant. Les images mettaient longtemps pour se charger ou pour être envoyées le plus souvent elles n’apparaissaient pas sur les sites que nous visitions. Certains des profs avaient commencé à tenir un blog mais ont fini par abandonner. C’est une véritable galère, nous avons pu le constater. Le wifi mis à disposition par la mairie quelques heures par jour est des plus énervant. Quand on attend pas le téléchargement c’est que l’on attend d’être connecté. Lionel très gentiment nous laissait l’accès à sa maison pour que nous puissions nous connecter à son wifi plus performant, mais tout est relatif. Dans les attentes nous en avons profité pour faire 2 lessives avec ses machines à laver. Merci Lionel !
Peu de voyageurs passent par Hao, la moyenne est de 3 bateaux par mois. Nous avons eu l’occasion de discuter avec le maire. Il semble avoir un plan de développement sur quelques années. Un gros projet d’aquaculture, financé par des Chinois, va se monter. Il se dit que ce sera la ferme aquacole la plus grande au monde !?
Les habitants pensent pouvoir trouver des emplois dans cette future activité, mais il semble que rien ne soit fait pour les préparer. Personne ne semble connaître les formations requises ou les types d’emplois qui seront proposés. Peut-être auront-ils plus d’informations quand les 3 personnes qui seraient allées en Chine pour se former reviendront.
Quand l’armée a quitté l’atoll toutes les installations laissées sur place ont périclité et sont en ruine. Rien n’a été fait pour leur conservation et il semble que les habitants ne fassent pas beaucoup de choses pour préparer l’avenir. L’armée louait les terrains sur lesquels leurs installations avaient été construites. Comme le foncier est en indivision entre les nombreux membres des familles Polynésiennes, rien n’est simple.
Mais la vie n’est pas qu’économique ici. Nous sommes, quand même, formatés différemment.
Les plongeurs et les apnéistes s’inquiètent du risque de pollution du lagon...?
Les coraux y sont pour la plus part morts, il semble qu’ils aient été détruits par une trop forte température de l’eau il y a 2 ou 3 ans. La plus part des poissons du lagon ont la ciguatera, appelée la gratte. Il n’y a donc que peu de variétés comestible sur l’atoll il n’y a qu’un seul pêcheur professionnel qui va à l’extérieur du lagon pour ramener des thons et autres pélagiques, marlin, tazar,...
L’atoll d’Hao est également réputé pour ses coquillages et ceux que l’on trouve à la vente sur Tahiti proviendraient de là. Théo, grand passionné, nous a montré sa magnifique récolte. Certains coquillages sont aussi étranges que splendides et c’est tout un art de les préparer et les vider du corps de l’occupant.
La méthode la plus simple semble être de les enterrer pendant 1 mois pour que les fourmis mangent la bête. Nous essayerons de mettre des photos en ligne quand nous serons à Tahiti...
À bientôt depuis Makemo !
Que le soleil soit avec vous.
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