Une semaine que nous sommes amarrés au port de La Linea pour attendre la fenêtre météo, qui met longtemps à se présenter. Les vents favorables devraient s'établir en fin de semaine prochaine, si l'anticyclone des Açores et les dépressions de L'Atlantique Nord ne perturbent pas le système. Rien n'est moins sûr car nous sommes un peu tard dans la saison. La période la plus favorable se termine fin septembre.
Par contre actuellement le vent est favorable pour descendre jusqu'à 150 NM au Sud de Gibraltar. Avec Gaemundia, hier soir, nous avons décidé de partir en direction de Rabat au Maroc. Les fichiers grib d'hier nous prédisent du vent jusqu'à 30 NM au Nord de Rabat. En cette saison où la terre marocaine est bien plus chaude que l'océan nous devrions avoir des effets thermiques, non indiqués sur les grib. (Pour les terriens : les fichiers grib sont des prévisions météorologiques sous forme graphique qui donnent les pressions atmosphériques, les forces et directions des vents, des vagues, des courants,...Pour récupérer ces fichiers il faut se connecter à internet ou avoir un téléphone satellitaire qui offre la possibilité de les récupérer sur des serveurs spécialisés. Il existe d'autres moyens mais c'est celui qui équipe Seayousoon.)
La sortie de Gibraltar est compliquée par les courants dus à l'Atlantique qui remplissent la Méditerranée et par le passage important des cargos. Ces derniers ont un rail de circulation pour chaque sens et les petites embarcations longent les côtes, de part et d'autre des rails.
Les informations nautiques nous donnent les horaires favorables pour aller vers l'Est ou l'Ouest par rapport aux marées. Pour notre cas de sortie du détroit vers l'Ouest nous devons quitter Gibraltar 6 h après la pleine mer. Ainsi nous devrions bénéficier de courants favorables de l'ordre de 1,5 à 3 nœuds, suivant notre longitude. La vitesse moyenne d'un voilier est comprise entre 5 et 6 nœuds, on comprend donc l'importance du courant. Le bateau avançant à 5 nœuds sur l'eau et comme l'eau avance à 2 nœuds la vitesse réelle par rapport au fond sera de 7 nœuds. En cas de courant contraire la vitesse réelle ne serait plus que de 3 nœuds.
Les discussions sur ce sujets vont bon train car presque tous vont dans le même sens. Certains partent avant la fenêtre météo en se munissant de réserves supplémentaires de gasoil pour effectuer une grande partie du trajet au moteur et ne plus attendre. L'atmosphère sur les pontons est assez particulière et très cosmopolite. Les affinités commencent à se dessiner et les futures rencontres, au hasard des étapes, tisseront ou pas les liens d'amitié. L'Armada de Port Leucate est complète, mis à part Matao, qui a abandonné sur soucis matériel. Les 3 équipiers de Matao vont embarquer sur Victoria pour aller jusqu'aux Antilles. Actuellement Éric avec 2 garçons sont en train de remonter Matao jusqu'à Port Leucate et redescendront par train ou par bus.
En 1 semaine nous avons peaufiner les installations afin de nous faciliter les manœuvres et maintenant il nous tarde de naviguer et de nous rapprocher des Canaries.
Le marcher et ses bars à Tapas n'a plus de secret pour nous aussi nous pouvons partir.
Nous devrions mettre environ 30 h pour rejoindre Rabat et que nous devrions quitter en fin de semaine le 31/10 ou 1/11. Cela nous laisse le temps de faire un peu de tourisme et de découverte.
Nicole et Michel
Seayousoon
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