Fin de transat. Position : mouillage au Marin Au Sud-est de la Martinique

19 jours et 19 h 30 mn de traversée entre Santa Cruz de Tenerife et la Martinique. Cela n'a rien d'un exploit mais nous l'avons fait. Nous avons eu des moments très forts où la frousse était présente à différent niveau, fonction de l'activité de chaque membre de l'équipage. Plus l'action est forte et moins on pense aux risques. La préparation puis la concentration sur les manœuvres à réaliser en urgence inhibe tous les ressentis négatifs. L'adrénaline rend même la chose excitante.  A contrario, en n'étant qu'observateur, seul le bruit, énorme, retient l'attention et la nuit en décuple les sensations.

La première semaine nous avions un bon vent de 15 à 20 nds entre 60° et 100°, Seayousoon cavalait à bonne allure. La puissance qui se dégage d'une telle navigation est impressionnante au début, puis on s'y habitue plus ou moins vite suivant les personnes.

La deuxième semaine où nous avons commencé à naviguer au portant était moins impressionnante, la vitesse est moindre et le bateau ne gîte pas. Le roulis provoqué par les vagues qui arrivent de 3/4 arrière n'est pas très agréable et fait battre les voiles. Les journées étaient plutôt cool.

La troisième semaine a été la plus forte car toutes les nuits nous avons eu des grains parfois assez violents. Mais les journées étaient magnifiques, ciel bleu avec quelques cumulus à l'horizon sur 360°, mer houleuse, parfois très agitée. Au fur et à mesure que le soir approchait, les nuages s'agglutinaient, devenaient noirs puis très menaçants, pour finir par nous tomber sur la tête.

Le calme de notre première nuit au mouillage a été particulièrement apprécié. Calme plat, pas de vent, pas de bruit, nous nous sommes bien reposés.

Claude a  repris le chemin du retour au bercail dès la fin d'après-midi, son avion a décollé à 21 h 40 heure locale. A 12 h notre premier repas à terre, au resto le Mango Bay, a été un moment fort agréable, bien arrosé et plein d'émotions du départ de Claude. Nous avons vécu avec lui des moments forts et toujours très agréables. 

Côté matériel, le tangon nous a beaucoup manqué et nous a fait perdre au moins 1 jour sur la traversée. L'hydrogénérateur a posé quelques soucis mais que nous avons su gérer. La dernière panne à 2 jours de l'arrivée n'était pas un réel problème. Pour le reste Seayousoon s'est bien comporté, même sous les gros coups de vent. L'Oceanis 45 est un bon bateau bien que l'accastillage ou les aménagements sont parfois un peu "légers".

La trinquette sur enrouleur et les prises de ris automatiques sont un vrai plus quand ça devient costaud. Pouvoir tout faire depuis le cockpit quand il fait noir, qu'il y a de la gite, des vagues, de la pluie et de la houle est une vrai sécurité. Même s'il faut veiller que les bosses de ris ne se prennent pas un peu partout. Le mieux est de reprendre le mou au fur et à mesure que l'on réduit la voile.

Le dessalinisateur est un vrai confort, sa consommation énergétique réclame de mettre le moteur en route pour pouvoir produire.

Les panneaux solaires sont suffisants pour compenser toutes les consommations énergétiques, hors le pilote automatique. Bien qu'en naviguant au Sud-Ouest les voiles font de l'ombre, comme les nuages aussi dans les périodes de grains.

L'hydrogénérateur demande une vitesse supérieure à 6 nds, pour pouvoir compenser le pilote automatique. Sa mise en œuvre n'est pas au point, son installation n'est pas adaptée à l'arrière  de l'Oceanis 45 avec sa plage de bain ouvrante. La prise soit disant étanche n'est pas du tout adaptée aux immersions régulières provoquées par les vagues et la vitesse.

Le pilote automatique est performant mais consomme beaucoup quand la mer est forte. Le paramétrage avec filtre des vagues est indispensable et réduit la consommation.

Pour l'avitaillement Nini l'avait bien préparé et nous n'avons manqué de rien. Le frais a tenu 2 semaines, les œufs 3 semaines, sauf l'un d'entre eux. Il faut toujours penser à  casser chaque œuf séparément dans un bol avant de l'ajouter aux autres, sous peine de tout contaminer. Nous n'avons pas l'habitude de boire en journée des sodas, coca ou autres. En navigation une boisson prise en commun est un moment de convivialité fort appréciable. Nous n'avions pas fait suffisamment de stock de ce type de boisson.

Nini faisait un pain chaque jour, quelques soient les conditions de mer...! Le pain frais quotidien est vraiment appréciable.

Nous avons consommé, environ, 1,5 bouteilles de gaz de 3 kg, pour un stock de 4 bouteilles à bord.

Pour dormir en navigation la cabine arrière est la plus confortable, les bruits sont très atténués et les mouvements du bateau n'y sont pas très sensibles. La cabine avant est praticable quand on navigue au portant. La première semaine nous utilisions la banquette du carré, en naviguant bâbord amure la gîte est du bon côté pour ne pas tomber et ne nécessite pas de toile antiroulis.

Maintenant nous allons nous occuper de l'entretien du bateau pour une semaine ou deux puis les grandes vacances vont commencer.....

Nos post seront peut être un peu moins fréquents.... Nous allons pouvoir sortir le paddle et le matériel de plongée.

Nicole et Michel

Seayousoon