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lundi 11 juin 2018

Cours de cuisine Polynésienne

Cette semaine nous sommes allés sur l'ile Aukena. Cela semble simple
pour y aller et en fait ça ne l'ait pas du tout.
Les Gambier sont réputés pour leur perles et le lagon compte un grand
nombre de fermes perlières. Ces fermes ont donc disséminé entre les
îles des quantités de bouées utilisées pour la culture des perles de
nacre. Certaines soutiennent des capteurs d'essaims, d'autres les
huîtres qui développent leur perle, à partir d'un greffon de nacre. La
couleur de ce greffon détermine la couleur de la perle. Ce qui a fait
la réputation des Gambier, il y a plus de 20 ans, est sa perle couleur
or.... Nous espérons pouvoir visiter une ferme afin de comprendre ce
qui s'y passe et vous le raconter.
Pour traverser le lagon il faut donc éviter toute ces bouées, les
hauts fonds et les patates de corail. L'exercice est toujours
impressionnant. Heureusement, dans le mouillage circule un fichier des
traces enregistrées par un voilier il y a quelques années. Nos
connaissances nous passent la clef USB et nous la passons à nos
amis....
Fort de cette trace nous pouvons aller sur tous les mouillages du
lagon. Toutefois, il est préférable de le faire avec une bonne lumière
et bien orientée. Si le soleil est en face de nous, l'eau n'est qu'une
tâche brillante. Par contre s'il est assez haut et derrière nous il
est facile de voir les différences de couleurs en fonctions de la
profondeur. Bleu marine plus de 10 m, bleu turquoise 8 à 3 m, bleu
presque blanc on ne passe pas avec 2,10 m de tirant d'eau et marron
présence de corail. La détermination de la possibilité de passage
n'est évidente dans le corail. Pour bien la distinguer il faudrait un
guetteur perché au niveau des barres de flèches. Ce n'est pas trop le
truc de Nini de naviguer à plus de 10 m au-dessus du pont...!
Pour ce rendre à Aukena depuis Rikitea, nous longeons donc les hauts
fonds qui relient Rikitea à Aukena et restons dans la zone des 10 à 4
m. Avec l'habitude et quand la lumière est bonne l'angoisse des
premières fois s'estompe, mais il faut rester vigilant.
En 1 heure nous sommes donc arrivés devant la plage d'Aukena, un bel
endroit où nous ferons encore une rencontre comme la Polynésie semble
savoir nous réserver.
Bernard et Marie-Noëlle, lui est natif des Gambier, elle est
Tahitienne. La moitié de l'ile appartient à la famille de Bernard, ils
y élèvent des chèvres et des cochons. En liberté sur la plage nord de
l'ile pour les premiers et sur les hauteurs de l'ile pour les
deuxièmes. Autour de chez eux il y a de nombreuses poules, un coq
aussi splendide qu'apprivoisé, un cheval, 2 chiens, 3 chats. Une
barque bien motorisée pour la pêche quelques anciennes habitations
comme hangars et leur maison légèrement en hauteur par rapport à la
plage pour se protéger des cyclones, rares ici mais il y en a eu. La
maison est d'ailleurs faite pour résister à des vents supérieurs à 200
km/h.
Nous avons rejoint 3 autres bateaux, Greencho avec Laurence et Pierre,
Cachueira avec Juliette et Jacky et Wallis avec Julian. Juliette et
Jacky ont passé 3 ans dans les canaux de Patagonie, pour les autres
nous avons le même parcours et nous connaissons Laurence et Pierre
depuis 2 ans. Nous avions passé quelques mois entre Curaçao et Bonaire
en visites des îles et plongées splendides.
La veille de notre arrivée, Jacky et Pierre sont allés à la chasse à
la chèvre avec Bernard et ses chiens. Ces derniers débusquent la bête,
un bouc de plus de 60 kg, qu'il faut attacher solidement et porter
jusqu'à la maison dans un environnement difficile, fait de barres
rocheuses de plus de 5 m et à travers des ronces qui laisserons des
traces aux apprentis chasseurs. L'expédition semble avoir été
éprouvante pour les voileux... Bernard lui est bien entraîné et rigole
des difficultés qu'ils ont rencontrée.
Le jour de notre débarquement le bouc a donc été tué, le sang
récupéré, des morceaux réservés pour un immense couscous et le reste
mis dans le congélateur de nos hôtes.
Tout le monde participe et les femmes suivent une véritable formation
à la cuisine polynésienne. Le premier plat sera le boudin de bouc !
Mélange du foie, des rognons, du sang, sel, poivre, oignons et ail
pour donner un plat succulent. Les boudins ne sont pas formés, le plat
est servi directement dans la cocotte et tout le monde s'est régalé
après un test d'abord prudent... la viande est cuite et longuement
mijottée dans une grosse cocotte sur le feu de bois, managé de main de
maître par Julian.
Toutes ces préparations prennent du temps et c'est à 15 h que nous
passerons à table, plus affamés les uns que les autres. Mais c'est
rassasiés et ravis que nous quitterons la table après le coucher du
soleil.
Rendez-vous est pris pour le lendemain, au programme la coco et l'arbre à pain.
Nous avons donc appris à enlever la fibre de la noix de coco, la
casser en 2, la râpée et en extraire le lait de coco. Ce lait de coco
sera utiliser pour faire cuire doucement une épaule et quelques côtes
du bouc tué la veille. Toujours avec du lait de coco et des goyaves
sera fabriqué la chicha, un alcool local de 10 à 15 º. Nous n'avons
pas pu goûter car la préparation demandé que nous restions quelques
jours de plus. Par contre nous avons goûter ce qui ressemblait à de la
confiture en préparation en trempant des morceaux du pain au lait de
coco que les filles ont fabriqué. Une tuerie ! Pour accompagner le
bouc au lait de coco des fruits de l'arbre à pain ont été cuit dans la
braise, directement dans leur peau. Après cuisson la peau est enlevée,
ouille ça brûle ! Le fruit est alors mis dans un linge, le noyau est
enlevé et la chair est malaxée en tapant dessus avec le poing.
Quelques salades assaisonnées façon polynésienne pour nous mettre en
appétit et après nous nous nous sommes vraiment régalés avec le bouc
au lait de coco et la purée d'arbre à pain. Goûteux, fondant, un régal
inoubliable !
Avant de finir la journée nous avons suivi le cours sur la préparation
du taïoro. Toujours à base de la coco râpée, à laquelle il est ajouté
le jus des petits crabes de plage écrasés. La chasse aux crabes, à la
tombée de la nuit a été un grand moment. Pas facile mais Nini a
excellé. Sur les 5 elle en a eu 2, 2 pour Marie-Noëlle et 1 pour
Juliette. Il faut 1 crabe par noix de coco. La préparation est
recouverte de larges feuilles d'arbre et gardé dans le four non allumé
la nuit. Le lendemain matin nous reviendrons pour finir cette plat
typique en y rajoutant du sel, de l'ail et des oignons. Pendant la
nuit la préparation a fermenté et Marie-Noëlle nous en a donné un plat
en précisant qu'il fallait arrêter la fermentation dans 1 heure en la
mettant au réfrigérateur. Le vent devant passer au Nord le mouillage
devant Aukena n'est pas recommandé aussi nous avons rejoint Rikitea
avec des images, des saveurs et des fous rires inoubliables.

Que le soleil soit avec vous.




Seayousoon

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