Super navigation malgré un mauvais final

Les canaux avant et après la Dominique ont été vite franchis, comme sur un tapi volant.

Avec un vent réel de 15 à 18 nds, de travers, une mer agitée mais des vagues inférieures à 1,5 m, nous avions l'impression de voler. Seayousoon, sans taper, cavalait à 8 nds, des pointes à 9, tout en douceur. 8 nds ce n'est même pas la vitesse atteinte par une mobillette rouillée qui marche sans problème à 25 nds, soit 46 km/h. Mais la puissance dégagée par un voilier, les bruits engendrés, la gite, donne une sensation bien supérieure à celle produite par une mobillette, rouillée ou pas. Du pur bonheur !

Nous avons quitté les Saintes à 14 h, soleil, vent modéré, mer belle, des conditions idéales pour une belle navigation de 120 NM. La veille au soir, nous avons fait une belle rencontre, Nicole et Pierre, des terriens charmants de Brest, avec qui nous avons passé un excellent moment.

Le premier canal à vite été franchi, nous y avons rattrapé un vieux gréement qui a fait l'objet de quelques photos insolites.

Nous avons longer la côte sous le vent de l'ile à une distance de 3 NM, insuffisant pour ne pas avoir les perturbations du vent provoquées par le relief. Parfois le vent tombe complètement, au premier tiers il s'est même inversé en venant carrément de l'Ouest ! Changements de voiles, rescousse du moteur, l'équipage ne chôme pas pour profiter au mieux du peu de vent.

Cela ne nous a pas empêché d'admirer la côte de la Dominique dans le soleil couchant et surtout le lever de la lune, bien pleine qui nous a éclairés toute la nuit. Sa lumière était suffisante pour contrôler le réglage des voiles. Beaucoup de gros nuages noirs sur le relief, heureusement ils étaient bien accrochés.

L'ile fait 25 NM de long et avec ce régime de vent perturbé la moyenne a bien chuté.

Puis le deuxième canal a été franchi  de façon superbe, en 2 h 45, des conditions idéales pour aller vite sans heurt. Du coup le capitaine a laissé dormir Nini pour profiter de cette belle chevauchée.

Puis les conditions se sont petit à petit dégradées. D'abord des cargos qui semblent faire exprès de naviguer droit sur nous, même après notre changement de cap pour ne pas être en route de collision, grrr !

À hauteur des Anses d'Arlet de gros nuages s'amoncelaient sur notre route. Rien à faire, nous aurons droits encore à des grains. Ils vont se succéder jusqu'à l'entrée de la baie du Marin. La routine, réduction de la GV avec 3 ris et réduction de la trinquette, si nécessaire on choque au plus fort, de violentes pluies nous arrosent copieusement. Le vent n'est pas monté au-dessus de 30 nds.

Cela a bien perturbé les 4 dernières heures et c'est sous un grain que nous avons jeter l'ancre.

Beaucoup de monde dans la baie et les fonds de vase ne sont pas toujours bien accrocheurs. Ce n'est qu'au troisième endroit que l'ancre n'a pas dérapé au test de tenue que nous faisons systématiquement avec un bon coup de marche arrière. A 9 h 30 nous étions à notre place, rangement des voiles, des écoutes, des drisses et c'est avec plaisir que nous avons goûté la tranquillité du mouillage, entre les grains ! Ce n'est, en principe, pas la période des pluies, mais les grains se succèdent, 1 chaque heure, et la meteo prévoit cela pour encore 8 jours, au moins !

Nous attendons les enfants, la Guillaume family, le 21/12 et nous irons tranquillement vers la Guadeloupe où ils reprennent l'avion de retour.